L'avenir des déchets

  • Thursday, Oct 21, 2021

Aujourd’hui plus que jamais, la préservation de l’environnement est au cœur de toutes les préoccupations. Justement, l’utilisation abusive des ressources, de même que la production de plus en plus intensive des déchets contribue intensément à la destruction du milieu. Ainsi, dans les grandes villes, en particulier les métropoles, les déchets produits représentent une réelle problématique de salubrité. En effet, chaque français produit en moyenne de 300 kg de déchets par an. Désormais, la gestion de ces déchets s’impose comme un processus nécessaire pour limiter leurs effets néfastes sur la santé et l’environnement. Que deviennent les déchets après leur collecte ? Comment sont-ils traités ? Peut-on en faire des sources d’énergie ? Éléments de réponse ici.

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Que deviennent les déchets après la collecte ?

Il y a encore quelques années, les déchets que nous produisons finissaient en grande partie dans des décharges conçues spécialement à cet effet. Mais aujourd’hui, en raison des enjeux environnementaux, la plupart des autorités dans plusieurs pays ont installé une certaine réglementation qui consiste essentiellement à trier les déchets. Aussi, la priorité est donnée aux filières de valorisation.

Une autre partie des déchets récoltés fait objet de compostage. Cette technique consiste à utiliser les déchets organiques pour produire des biodéchets ou déchets **verts et du compost** utilisé comme fertilisant dans l’agriculture. Plus récemment, il a été mis en place une technique de réutilisation. Celle-ci consiste à utiliser les déchets pour concevoir des éléments divers. Ainsi, des déchets issus du mobilier, du textile, des livres et autres appareils électroniques sont souvent rachetés par des artisans, des réparateurs ou encore des revendeurs.

Transformation des déchets : que deviennent-ils ?

Depuis l’instauration du tri sélectif dans les foyers, les déchets font objet d’une meilleure gestion. Ainsi, en fonction de leur nature, ils sont orientés vers des centres spécifiques pour y subir diverses transformations.

Les déchets papier et carton

Le papier et le carton représentent à eux seuls plus de 20 % des ordures ménagères produites chaque année, soit près de 80 kg de production par habitant par an. Le papier et le carton, du fait de leur nature sensiblement pareille, font objet d’un recyclage similaire qui se fait en 3 étapes : le pulpage, le séchage et la transformation.

  • Le papier

Le papier subit un trempage visant à ôter les traces d’encre. Il est ensuite transformé en pâte à papier. Il est après acheminé vers les usines spécialisées pour servir à la production de nouvelles feuilles de papier pour des livres, des journaux etc. Le papier journal lui est transformé en boîtes à chaussures ou à œufs.

  • Le carton

À la base, le **carton** est composé de cellulose compressée, encore appelée pulpe de bois. On s’en sert principalement comme emballage pour des briques de lait, de jus de fruits ou des paquets de gâteaux. Le carton peut subir près de 10 transformations. Ainsi, après les traitements nécessaires, il entre dans la fabrication de nouveaux emballages, des essuie-tout, ou du papier toilette ou de carton ondulé en fonction de sa nature première. Une tonne de carton ayant subi un recyclage correspond à deux tonnes de d’économies de bois.

Le verre

L’avantage du verre, c’est qu’il peut connaître un nombre infini de transformations. Toutefois, il n’est pas souvent recyclé. En France, seulement une bouteille sur trois connaîtra une transformation. Le recyclage du verre nécessite qu’il soit préalablement broyé. On obtient ainsi une forme de poudre appelée « le calcin ». Il sert notamment de base à la fabrication de nouveaux récipients en verres. La transformation des déchets en bois, permet d’économiser chaque année environ 900 000 tonnes de silice ou de sable.

Le plastique

Il existe différents types de plastiques. Seulement trois sont actuellement transformés en France. Il s’agit du polychlorure de vinyle (PVC), du polyéthylèle téréphate (PET) et du polyéthylène haute densité (PEHD). Le PET sert généralement à concevoir les emballages transparents, le PEHD entre dans la fabrication de flacons opaques pour divers produits d’utilisation quotidienne. Avant leur transformation, les déchets en plastique sont broyés, et nettoyés pour ôter les traces de papier et de colle.

Comme le verre, l’aluminium peut se recycler infiniment sans que ses qualités n’en soient négativement impactées. Après avoir subi un traitement préalable, il est utilisé pour fabriquer des éléments comme une trottinette ou un vélo ou des accessoires automobiles.

Une fois fondu, l’acier est utilisé dans la construction et les transports. Il sert notamment à fabriquer des poutrelles, des vis ou encore des clous. Cette transformation permet une économie conséquente de fer.

Les déchets organiques

Les déchets organiques issus des plantes, des légumes et des végétaux en général sont recyclés de deux manières : le compostage et la méthanisation.

  • Le compostage

Avec cette technique les déchets subissent une fermentation grâce à un procédé spécifique. Le compost formé est ensuite utilisé comme fertilisant pour les sols.

  • La méthanisation

Cette technique consiste à transformer les déchets organiques en méthane.

Les textiles et les meubles

Les textiles usagés issus de l’habillement, des linges de maison ou encore des chaussures et accessoires sont appelés TLC. Ils sont soit reconditionnés pour une réutilisation, soit revalorisés.

Les meubles quant à eux, subissent trois types de transformations en fonction de leur nature :

  • **les meubles en bois** sont broyés et compactés pour être transformés en panneaux de bois,
  • la literie est transformée en isolant,
  • les meubles rembourrés sont utilisés dans la production d’énergie,
  • les meubles en plastique sont broyés pour être utilisés notamment comme coque de piscine,
  • les meubles en fer sont recyclés.

Ces différentes transformations sont effectuées sur des sites spécifiques. Les déchets dangereux, notamment issus des installations électriques et des équipements électroniques, les piles, les déchets chimiques ou encore les peintures subissent un traitement particulier par un repreneur agréé. Les déchets nucléaires eux, sont stockés dans des zones bien sécurisées.

La valorisation des déchets en énergie

La transformation des déchets en énergie est sans doute une des meilleures valorisations qui soit pour l’environnement. En effet, certains déchets ne peuvent ni être recyclés ni être transformés en matière. Ceux-là sont alors transformés en énergie. Ainsi, grâce à une technique précise d’incinération, un quart des déchets est transformé en énergie, en source de chaleur ou plus fréquemment, en cogénération. Aujourd’hui, les usines en charge de la méthanisation des déchets notamment biologiques produisent une énergie 100 % renouvelable. Celle-ci est issue d’une partie biodégradable des déchets issus de l’agriculture, de la sylviculture mais aussi des industries rattachées à ces branches. Les déchets issus de l’industrie sont utilisés dans le même but.

La transformation énergétique peut être faite de deux manières.

  • La valorisation énergétique directe

Elle consiste à brûler les déchets dans une installation conçue à cet effet. Elle respecte les critères nécessaires pour réduire les impacts sanitaires et surtout environnementaux. Cette méthode est plus fréquente, notamment pour les déchets municipaux.

  • La valorisation énergétique différée

Cette technique implique une production de combustible solide issu de la récupération. Ceci, soit par la production d’un coke ou d’un gaz suivant les procédés de gazéification et de pyrolyse.

Malgré les diverses techniques de transformation et de valorisation mises en place, aujourd’hui encore, plus de 30 % des déchets ne peuvent subir aucun traitement. On parle de déchets ultimes. Il s’agit notamment des déchets médicaux, d’une partie des déchets ménagers et des gravats. Généralement, ils sont stockés dans les centres spécifiques pour être ensuite enfouis. Ils font l’objet d’une surveillance accrue pour éviter tout impact négatif sur l’environnement.