Aujourd’hui plus que jamais, la préservation de l’environnement est au cœur de toutes les préoccupations au Canada. L’utilisation abusive des ressources, de même que la production de plus en plus intensive des déchets, contribue à la dégradation des milieux. Dans les grandes villes canadiennes, en particulier les métropoles, les déchets produits représentent une réelle problématique de salubrité. Au Canada, chaque personne produit en moyenne plusieurs centaines de kilogrammes de déchets par an. Désormais, la gestion de ces déchets s’impose comme un processus nécessaire pour limiter leurs effets néfastes sur la santé et l’environnement. Que deviennent les déchets après leur collecte ? Comment sont-ils traités ? Peut-on en faire des sources d’énergie ? Éléments de réponse ici.

Que deviennent les déchets après la collecte ?
Il y a encore quelques années, une grande partie des déchets finissait dans des sites d’enfouissement. Aujourd’hui, compte tenu des enjeux environnementaux, les autorités canadiennes — fédérales, provinciales, territoriales et municipales — ont mis en place des règlements et des programmes qui privilégient le tri des déchets à la source, la réduction, le réemploi et le recyclage. La priorité est donnée aux filières de valorisation.
Une autre partie des déchets collectés fait l’objet de compostage. Cette technique consiste à valoriser la matière organique pour produire du **compost** utilisé comme fertilisant dans l’agriculture et l’horticulture. Plus récemment, il a été mis en place des pratiques de réutilisation. Celles-ci consistent à utiliser les déchets pour concevoir ou remettre en état des éléments divers. Ainsi, des déchets issus du mobilier, du textile, des livres et autres appareils électroniques sont souvent rachetés ou récupérés par des artisans, des réparateurs, des organismes communautaires ou encore des revendeurs.
Transformation des déchets : que deviennent-ils ?
Depuis la généralisation de la collecte sélective dans les ménages canadiens, les déchets font l’objet d’une meilleure gestion. Ainsi, en fonction de leur nature, ils sont orientés vers des centres spécifiques pour y subir diverses transformations.
Les déchets papier et carton
Le papier et le carton représentent une part importante des ordures ménagères produites chaque année. Du fait de leur nature sensiblement pareille, ils font l’objet d’un recyclage similaire qui se fait en 3 étapes : le pulpage, le séchage et la transformation.
- Le papier
Le papier subit un trempage visant à ôter les traces d’encre. Il est ensuite transformé en pâte à papier. Il est après acheminé vers les usines spécialisées pour servir à la production de nouvelles feuilles de papier pour des livres, des journaux etc. Le papier journal lui est transformé en boîtes à chaussures ou à œufs.
- Le carton
À la base, le **carton** est composé de cellulose compressée, encore appelée pulpe de bois. On s’en sert principalement comme emballage pour des cartons de lait, de jus de fruits ou des paquets de gâteaux. Le carton peut subir près de 10 transformations. Ainsi, après les traitements nécessaires, il entre dans la fabrication de nouveaux emballages, des essuie-tout, ou du papier toilette ou de carton ondulé en fonction de sa nature première. Une tonne de carton ayant subi un recyclage correspond à deux tonnes de d’économies de bois.
Le verre
Au Canada, le verre peut être recyclé à l’infini sans perte de qualité. Le taux de recyclage varie selon les provinces et la présence de systèmes de consigne. Le recyclage du verre nécessite un broyage préalable : on obtient ainsi une forme de poudre appelée « le calcin ». Il sert notamment de base à la fabrication de nouveaux récipients en verre. Le recyclage du verre contribue à économiser des ressources naturelles comme la silice (sable).
Le plastique
Il existe différents types de plastiques. Au Canada, les résines les plus couramment acceptées par les programmes municipaux sont, entre autres, le polychlorure de vinyle (PVC), le polyéthylène téréphtalate (PET) et le polyéthylène haute densité (PEHD), selon les capacités locales. Le PET sert généralement à concevoir les emballages transparents, le PEHD entre dans la fabrication de flacons opaques pour divers produits d’utilisation quotidienne. Avant leur transformation, les déchets en plastique sont broyés, et nettoyés pour ôter les traces de papier et de colle.
Comme le verre, l’aluminium peut se recycler infiniment sans que ses qualités n’en soient négativement impactées. Après avoir subi un traitement préalable, il est utilisé pour fabriquer des éléments comme une trottinette ou un vélo ou des accessoires automobiles.
Une fois fondu, l’acier est utilisé dans la construction et les transports. Il sert notamment à fabriquer des poutrelles, des vis ou encore des clous. Cette transformation permet une économie conséquente de fer.
Les déchets organiques
Les déchets organiques issus des plantes, des légumes et des végétaux en général sont recyclés de deux manières : le compostage et la méthanisation.
- Le compostage
Avec cette technique les déchets subissent une fermentation grâce à un procédé spécifique. Le compost formé est ensuite utilisé comme fertilisant pour les sols.
- La méthanisation
Cette technique consiste à transformer les déchets organiques en méthane.
Les textiles et les meubles
Les textiles usagés issus de l’habillement, des linges de maison ou encore des chaussures et accessoires sont souvent regroupés sous l’acronyme TLC. Ils sont soit reconditionnés pour une réutilisation, soit revalorisés.
Les meubles quant à eux, subissent trois types de transformations en fonction de leur nature :
- **les meubles en bois** sont broyés et compactés pour être transformés en panneaux de bois,
- la literie est transformée en isolant,
- les meubles rembourrés sont utilisés dans la production d’énergie,
- les meubles en plastique sont broyés pour être utilisés notamment comme coque de piscine,
- les meubles en fer sont recyclés.
Ces différentes transformations sont effectuées sur des sites spécifiques. Les déchets dangereux, notamment issus des installations électriques et des équipements électroniques, les piles, les déchets chimiques ou encore les peintures subissent un traitement particulier par des transporteurs et des installations autorisés. Les déchets nucléaires, eux, sont stockés dans des zones bien sécurisées.
La valorisation des déchets en énergie
La transformation des déchets en énergie est sans doute une des meilleures valorisations qui soit pour l’environnement. En effet, certains déchets ne peuvent ni être recyclés ni être transformés en matière. Ceux-là sont alors transformés en énergie. Ainsi, grâce à une technique précise d’incinération, une partie des déchets est transformée en énergie, en source de chaleur ou plus fréquemment, en cogénération. Au Canada, les installations de méthanisation des déchets biologiques produisent une énergie renouvelable issue de la fraction biodégradable des déchets provenant de l’agriculture, de la sylviculture et des industries associées. Les déchets issus de l’industrie sont utilisés dans le même but.
La transformation énergétique peut être faite de deux manières.
- La valorisation énergétique directe
Elle consiste à brûler les déchets dans une installation conçue à cet effet. Elle respecte les critères nécessaires pour réduire les impacts sanitaires et surtout environnementaux. Cette méthode est fréquente, notamment pour les déchets municipaux.
- La valorisation énergétique différée
Cette technique implique une production de combustible solide issu de la récupération. Ceci, soit par la production d’un coke ou d’un gaz suivant les procédés de gazéification et de pyrolyse.
Malgré les diverses techniques de transformation et de valorisation mises en place, une part des déchets ne peut subir aucun traitement. On parle alors de déchets ultimes. Il s’agit notamment des déchets médicaux, d’une partie des déchets ménagers et des gravats. Généralement, ils sont stockés dans des centres spécifiques pour être ensuite enfouis. Ils font l’objet d’une surveillance accrue pour éviter tout impact négatif sur l’environnement.